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Spike Lee

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Spike Lee
Fonction
Président du jury du festival de Cannes
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
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Père
Fratrie
Conjoint
Tonya Lewis Lee (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Malcolm D. Lee (cousin)
Cliff Lee (d) (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Académie américaine des arts et des sciences
Writers Guild of America, East (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Films notables

Spike Lee [spaɪk liː][1], de son vrai nom Shelton Jackson Lee, est un scénariste, réalisateur, acteur et producteur américain né le à Atlanta (Géorgie, États-Unis).

Ses films se focalisent souvent sur la communauté afro-américaine et, en général, sur les problèmes sociaux et identitaires des minorités. Certaines de ses œuvres ont suscité des polémiques et des débats[2].

Il est souvent acteur dans ses propres films, notamment ses premiers.

Jeunesse et formation

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Né à Atlanta en Géorgie[3], il est le fils de Jacqueline Carroll (née Shelton), professeure d'arts et de littérature, et de Bill Lee, musicien et compositeur[4],[5]. Il est issu d'une famille nombreuse : Joie (née en 1962), David (né en 1961), et Cinqué (né en 1966). Sa famille part ensuite pour New York. Spike Lee grandit à Fort Greene, un quartier de l'arrondissement de Brooklyn. Durant son enfance, sa mère le surnomme « Spike ».

Élevé dans un milieu artistique et intellectuel favorisé, il étudie au prestigieux Morehouse Collège, université destinée à former les élites noires américaines puis à la Tisch School of the Arts, école de cinéma la plus renommée de la côte est des États-Unis. À la fin de ses études, il réalise le moyen métrage Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads (1983), qui obtient de nombreuses récompenses[6].

Des tests d'ADN indiquent qu'il est de descendance camerounaise[7].

Carrière cinématographique

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Spike Lee fonde très vite sa propre société de production, 40 Acres & A Mule Filmworks, en référence à 40 acres et une mule (promesse d'indemnisation faite aux esclaves afro-américains libérés après la guerre de Sécession : 40 acres (16 hectares de terre à cultiver et une mule pour tirer une charrue). C'est aussi une phrase entendue dans Autant en emporte le vent quand Scarlett O'Hara retourne à Atlanta à la fin de la guerre de Sécession[6]. Il réalise ensuite son premier long métrage, Nola Darling n'en fait qu'à sa tête, qui sort en 1986. Tourné en seulement douze jours dans le style du cinéma de guérilla, le film remporte notamment le prix de la jeunesse au festival de Cannes 1986. De plus, le film connaît un succès critique et commercial, aussi bien en France qu'aux États-Unis. Cela fait alors de lui le nouveau porte-parole du cinéma afro-américain[6].

À la fin des années 1980 et au milieu des années 1990, il tourne à un rythme soutenu : School Daze (1988), Do the Right Thing (1989), Mo' Better Blues (1990) et Jungle Fever (1991). Ce dernier, présenté au festival de Cannes 1991, est un succès et révèle au grand public Samuel L. Jackson, dont la prestation est globalement acclamée par les critiques. Spike Lee prend aussi l'habitude d'apparaitre dans ses propres films, dans des rôles plus ou moins importants.

Il enchaine avec le film biographique Malcolm X (1992). Malgré de bonnes critiques, le film ne rencontre pas de succès au box-office[8],[9]. Après de multiples prises de position contre la communauté WASP (White Anglo-Saxon Protestant), sa renommée est en partie écornée. Au milieu des années 1990, il développe des projets plus modestes, essentiellement situés à Brooklyn, comme Crooklyn (1994) et Clockers (1995). Il peine alors à retrouver le succès commercial de ses débuts[6]. Girl 6, sorti en 1996, premier de ses films au scénario duquel il ne contribue pas. Le film recevra lui aussi des critiques négatives et sera un flop au box-office[10],[11],[12].

Alors qu'il continue de tourner fréquemment, ses films sont des échecs commerciaux. Ce n'est qu'avec le thriller Inside Man : L'Homme de l'intérieur, qu'il renoue avec le succès au box-office en 2006. Pour un budget de 45 millions de dollars, le film récolte 186 millions de dollars dans le monde et enregistre plus d'un million d'entrées en France (38e meilleur résultat au Box-office annuel français)[13],[14].

En 2006, il réalise un film documentaire sur La Nouvelle-Orléans touchée par l'ouragan Katrina, Katrina (When the Levees Broke), diffusé sur HBO. Il interviewe plus de cent victimes en parcourant la ville dévastée avec, notamment, Terence Blanchard, trompettiste natif de cette ville, et qui travaille sur la musique de ses films depuis vingt ans. Durant l'été 2009, il tourne son documentaire Kobe Doin' Work sur la préparation de la vedette de la NBA Kobe Bryant lors d'un match opposant son équipe des Lakers de Los Angeles à celle des Spurs de San Antonio.

Admirateur de Michael Jackson, il a réalisé deux clips pour They Don't Care About Us en 1996 ainsi que le documentaire Bad 25 en 2012, pour fêter les 25 ans de l'album Bad. Également ami de longue date de Prince, il a réalisé son clip pour la chanson Money Don't Matter 2 Night, tirée de l'album Diamonds and Pearls, qui aborde le thème de la pauvreté aux États-Unis. À l'annonce de la disparition du « Kid de Minneapolis », Spike Lee réunit plusieurs milliers de personnes devant son domicile pour lui rendre hommage et organise quelques semaines plus tard une fête à Brooklyn — code vestimentaire violet, bien sûr — pour célébrer l'anniversaire de la vedette récemment disparue.

L'équipe de BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan au festival de Cannes 2018.

Après plusieurs films plus ou moins médiatisés et plutôt confidentiels, Spike Lee revient sur le devant de la scène en 2018 avec BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan. Inspiré de l'histoire de Ron Stallworth, le film met en scène un policier afro-américain infiltrant le Ku Klux Klan. Le film obtient de nombreuses récompenses, comme le Grand prix du Festival de Cannes et l'Oscar du meilleur scénario adapté et Spike Lee est nommé pour la première fois de sa carrière à l'Oscar du meilleur réalisateur. Le film est par ailleurs un succès commercial[15].

Participation à des festivals

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En , il fait partie du jury des longs métrages en compétition pour le Lion d'or du 61e festival de Venise, sous la présidence du réalisateur britannique John Boorman. Les comédiennes Scarlett Johansson et Helen Mirren en font également partie.

En , il est désigné président du jury du 73e festival de Cannes. Il est la première personnalité noire à occuper cette fonction[16]. Il succède au réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu. Le festival est cependant annulé en raison de la pandémie de Covid-19. Spike Lee déclare cependant être prêt pour assurer la présidence du festival de 2021[17], ce qu’il confirme le 16 mars 2021 lors d’une conversation FaceTime avec Thierry Frémaux.

Enseignement

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En 1991, Spike Lee donne un cours à l'université Harvard sur la façon de faire un film.

En 1993, il enseigne à la Tisch School of the Arts de l'université de New York, où il avait lui-même étudié. En 2002, il est nommé directeur artistique de l'école[18]. Il est ensuite professeur titulaire de l'université de New York[19].

Centres d'intérêt

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Spike Lee est un grand fan de basket-ball, particulièrement des Knicks de New York.

Spike Lee est un grand amateur de sport. Il est fan de l'équipe de baseball des Yankees de New York, de l'équipe de basket-ball des Knicks de New York, de l'équipe de hockey sur glace des Rangers de New York mais également de l'équipe anglaise de football (soccer) Arsenal[20],[21]. Sa passion pour le basketball l'amène à participer au jeu vidéo NBA 2K16 sorti en 2015 : il est choisi pour créer le scénario du mode My career[22].

Engagements personnels

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Spike Lee milite pour une discrimination positive en faveur des Noirs. Il demande ainsi la mise en place de quotas, y compris dans le domaine culturel, par exemple pour les Oscars, où les acteurs noirs sont rarement nominés[23].

Il soutient Bernie Sanders pour l'investiture démocrate de 2020[24].

Famille et vie privée

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Spike Lee rencontre l'avocate Tonya Lewis en 1992. Ils se marient l'année suivante à New York[25]. Ils ont une fille Satchel (née en 1994) et un fils Jackson (né en 1997)[26].

Il est le cousin de Malcolm D. Lee.

Filmographie

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Longs métrages de fiction

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Tableau récapitualtif

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Sur ses longs métrages, Spike Lee officie sur d'autres postes que celui de réalisateur, le plus souvent comme scénariste et producteur :

Année Film Rôles
Réalisateur Producteur Scénariste Acteur
1983 Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads Oui Oui Oui  Non
1986 Nola Darling n'en fait qu'à sa tête Oui Oui Oui Oui
1988 School Daze Oui Oui Oui Oui
1989 Do the Right Thing Oui Oui Oui Oui
1990 Mo' Better Blues Oui Oui Oui Oui
1991 Jungle Fever Oui Oui Oui Oui
1992 Malcolm X Oui Oui Oui Oui
1994 Crooklyn Oui Oui Oui Oui
1995 Clockers Oui Oui Oui Oui
1996 Girl 6 Oui Oui  Non Oui
Get on the Bus Oui Oui  Non  Non
1998 He Got Game Oui Oui Oui  Non
1999 Summer of Sam Oui Oui Oui Oui
2000 The Very Black Show Oui Oui Oui  Non
2002 La 25e Heure Oui Oui  Non  Non
2004 She Hate Me Oui Oui Oui  Non
2006 Inside Man : L'Homme de l'intérieur Oui  Non  Non  Non
2008 Miracle à Santa Anna Oui Oui  Non  Non
2012 Red Hook Summer Oui Oui Oui Oui
2013 Old Boy Oui  Non  Non  Non
2014 Da Sweet Blood of Jesus Oui Oui Oui  Non
2015 Chi-Raq Oui Oui Oui  Non
2018 BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan Oui Oui Oui  Non
2020 Da 5 Bloods Oui Oui Oui  Non

Documentaires

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Courts métrages

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Téléfilms et séries TV

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Clips vidéo

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Jeux vidéo

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Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Sélections

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Commentaires

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« A Spike Lee Joint »

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Dans la plupart des génériques de ses films, il n'est pas écrit « A Spike Lee film » (« un film de Spike Lee ») mais « A Spike Lee Joint » (« un “joint” de Spike Lee »). Le cinéaste n’a jamais réellement expliqué cela. Certaines personnes évoquent la possibilité que cela aurait un rapport avec l'expression « That’s my joint », qui signifierait « C’est un super truc ». « Joint » peut aussi désigner quelque chose qui a de l’importance ou un endroit où l’on se sent bien[27].

Déçu par le montage final de 104 minutes de son film Old Boy (2013), alors qu'il avait supervisé une version de 140 minutes, Spike Lee désavoue son film et préfère mettre « A Spike Lee film », au lieu de sa mention habituelle[28].

Collaborateurs réguliers

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Spike Lee a révélé des acteurs aujourd'hui reconnus comme Denzel Washington, Halle Berry, Samuel L. Jackson ou Wesley Snipes qui ont tourné dans plusieurs de ses films. Il a par ailleurs souvent travaillé avec les mêmes acteurs :

Samuel L. Jackson est présent dans six films du réalisateur.
Avec neuf films, John Turturro est l'acteur qui a le plus tourné pour Spike Lee.

En plus de ces nombreux actrices et acteurs, Spike Lee a confié la musique de la plupart de ses films depuis Jungle Fever (1991) au musicien de jazz Terence Blanchard. Le propre père du réalisateur, Bill Lee, a par ailleurs mis en musique les premiers films de son fils : Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads, Nola Darling n'en fait qu'à sa tête, School Daze, Do the Right Thing et Mo' Better Blues

Double Dolly Shot

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Dans plusieurs de ses films, il utilise un style de plan surnommé « Double Dolly Shot ». On peut voir un ou plusieurs personnages fixés au même support que la caméra sur une dolly. Le décors derrière l'acteur bouge, mais la caméra reste toujours à la même distance de l'acteur[29],[27],[30].

Polémiques et controverses

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Spike Lee a parfois déclenché des controverses, notamment par sa manière de défendre la communauté afro-américaine et ses critiques adressées à des cinéastes les plus réputés d'Hollywood. Il s'est ainsi heurté, notamment par média interposés, principalement avec les réalisateurs Quentin Tarantino et Clint Eastwood[31],[32].

Accusations d’antisémitisme

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Spike Lee est proche de leaders extrémistes noirs américains comme Al Sharpton ou Louis Farrakhan[réf. souhaitée] qui multiplient les discours haineux contre les juifs ou contre les blancs en général[33].

Oppositions avec Quentin Tarantino

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Spike Lee reproche à Tarantino l'usage répété du mot « nigger ».

Spike Lee reproche à Quentin Tarantino, qu'il a dirigé dans Girl 6 (1996), d'utiliser à outrance le mot « nigger » ou l'équivalent argotique « nigga » (« nègre » ou « négro » en français) dans ses films. Selon Spike Lee, ce ne sont pas les mots en eux-mêmes qui dérangent, mais l'usage excessif que Quentin Tarantino en fait qui pose un problème. Lorsqu'un journaliste demande à Quentin Tarantino s'il retravaillera un jour avec Spike Lee, il déclare « Il me reste encore deux films à faire, et je n’ai pas l’intention de perdre du temps à y travailler avec ce fils de pute. Il serait très heureux que j’accepte de travailler avec lui. Mais ça n’aura pas lieu »[34].

En 1998, peu après la sortie de Jackie Brown (1997), Quentin Tarantino déclare :

« [Spike Lee] n'a pas été suivi, je n'ai vu personne d'autre monter au créneau, et ce sont plutôt des libéraux blancs qui reprochent au film de n'être pas très correct. J'utilise le mot nigga parce que je n'ai qu'une idée en tête : être au plus près de la vérité des personnages d'Elmore Leonard, c'est ainsi qu'ils s'expriment : “Comment ça va, nigga ?” J'ai grandi dans un environnement où on parlait comme ça. Je ne vois pas pourquoi je n'écrirais pas les choses telles qu'elles sont. Je devrais prendre des pincettes pour écrire un personnage noir ? Je suis bien placé pour écrire des personnages de jeune femme ou de vieux gangster mais pas des personnages noirs ? C'est délirant[35]. »

— Quentin Tarantino, Libération (avril 1998)

À la sortie du film Django Unchained (2012) de Quentin Tarantino, Spike Lee déclare :

« Je ne peux pas en parler, parce que je n'irai pas le voir. Je ne veux pas le voir. […] Je pense que ça serait manquer de respect à mes ancêtres. C'est tout ce que j'ai à dire. Je ne peux pas manquer de respect à mes ancêtres. »
Puis : « L'esclavage américain n'était pas un western spaghetti de Sergio Leone. C'était un holocauste. Mes ancêtres étaient esclaves. Je leur ferai honneur[36]. »

Louis Farrakhan, dirigeant de l'organisation politique et religieuse suprémaciste noire Nation of Islam depuis 1981, déclare quant à lui à ce sujet : « Le film a changé la direction des armes[37]. » Jamie Foxx, interprète du rôle-titre de Django Unchained, déclare quant à lui : « Je respecte Spike, c'est un réalisateur incroyable, mais il devient très lourd lorsqu'il se met à parler du travail de ses collègues sans avoir vu leurs œuvres. Pour moi, ça c'est irresponsable. Pour moi, la question est : “D'où vient Spike Lee ?” Il n'a jamais aimé Whoopi Goldberg, il n'aime pas Tyler Perry, il n'aime personne. Je pense juste qu'il continue ce qu'il a toujours fait[38]. » Samuel L. Jackson ajoute quant à lui : « Y avait-il un autre mot pour appeler les personnes noires dans le langage courant à cette époque ? Si vous devez faire un film d'époque, alors vous devez utiliser le langage qui était présent. Et c'était ce langage qui était présent à cette époque. J'ai grandi dans le Sud, j'ai entendu N****r toute ma vie. Je ne suis pas perturbé par ça[39]. »

Opposition avec Clint Eastwood

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Lors de la promotion de Miracle à Santa Anna au festival de Cannes 2008, Spike Lee fait de multiples reproches à Clint Eastwood, notamment sur l'absence de soldats afro-américains dans son diptyque de guerre Mémoires de nos pères / Lettres d'Iwo Jima (2006) : « Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima qui dépassaient les quatre heures au total et pas un acteur noir n'est vu à l'écran. (…) Dans sa version d'Iwo Jima, les soldats noirs n'existaient pas ». Clint Eastwood répondra que des soldats afro-américains « n'ont pas hissé le drapeau. L'histoire est celle (…) de la photo au drapeau, et ils (les Noirs) n'ont pas fait cela. Si je mettais un acteur afro-américain à cet endroit, les gens diraient : “Ce gars a perdu la raison”. Ce n'est pas conforme à l'Histoire[40]. »

Eastwood ajoutera que Spike Lee lui en voulait depuis qu'il avait fait Bird, film biographique sur le musicien noir Charlie Parker. Spike Lee répondra plus tard aux remarques d'Eastwood : « D'abord cet homme n'est pas mon père et nous ne sommes pas sur une plantation. Je n'ai jamais dit qu'un des portant le drapeau devait être noir. J'ai dit que les Afro-américains avaient joué un rôle important à Iwo Jima[41],[32]. »

Peu après, Spike Lee déclarera cependant que tout cela a été exagéré par les médias et qu'ils se sont réconciliés, via leur ami commun Steven Spielberg, et qu'il a envoyé une copie de Miracle à Santa Anna à Clint Eastwood[42].

En , Spike Lee obtient une injonction par la Cour suprême de New York afin d'empêcher le changement de nom de la chaîne The New TNN en Spike TV, de crainte que le public l'associe à la chaîne. L'affaire est réglée hors cour le . Le changement de nom a cependant bien lieu de . La chaîne conservera le nom de Spike jusqu'en 2018, où elle est renommée Paramount Network[43],[44],[45].

Lorsque le film Green Book : Sur les routes du sud obtient l'Oscar du meilleur film en 2019, Spike Lee lève les bras et quitte la salle en signe de désaccord. Il ne revient dans le théâtre Dolby qu'après les discours. Il explique son choix en critiquant le point de vue prétendument pro-blanc de ce film, qui montre comment un homme de main blanc et raciste devient finalement l'ami d'un pianiste noir et homosexuel et déclare notamment : « Pas ma tasse de thé. Un tel point de vue sur les Noirs n'est vraiment pas tolérable[32]. »

Notes et références

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  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. « Spike Lee, futur président du jury de Cannes et pourvoyeur de punchlines très politiques », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  3. (en) « Spike Lee | Biography, Movies, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  4. « Spike Lee Biography (1956?-) », Filmreference.com (consulté le ).
  5. Épisode 7, septième épisode de la première saison de la série Who Do You Think You Are?. Diffusé pour la première fois le April 30, 2010 sur le réseau NBC..
  6. a b c et d Biographie - Allociné
  7. « Cameroun : Spike Lee foulera bientôt la terre de ses ancêtres paternels », sur Franceinfo, (consulté le ).
  8. (en) « Malcolm X », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  9. (en) Ellis Cashmore, The Black Culture Industry, (lire en ligne), p. 154.
  10. (en) « Girl 6 (1996) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
  11. (en) « Girl 6 Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le ).
  12. (en) Box-office - Box Office Mojo
  13. (en) « Inside Man », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  14. « Inside Man : L'Homme de l'intérieur », sur JP's Box-office (consulté le ).
  15. « BlacKkKlansman », sur JP box-office.com (consulté le ).
  16. Didier Péron, « Spike Lee, premier président noir du jury du Festival de Cannes », sur Libération, .
  17. « Cannes : Spike Lee toujours partant pour être le président en 2021 », sur Allociné, (consulté le ).
  18. (en) « Professor web page », sur Université de New York (consulté le ).
  19. (en) Sandra Gonzalez, « Spike Lee strives to be on the right side of history », sur CNN, .
  20. (en) « Arsenal Supporters Series: Spike Lee » [archive du ], Arsenal.theoffside.com (consulté le ).
  21. (en-US) foxsports Oct 29 et 2011 at 1:00a ET, « Spike Lee makes the switch to NHL », sur FOX Sports, (consulté le ).
  22. « 2K16: Spike Lee au scénario », sur orange.fr, .
  23. Voir sur huffingtonpost.fr.
  24. (en-US) Ann Schmidt, « Bernie Sanders' biggest star-studded backers: Mark Ruffalo, Danny DeVito and others », sur Fox News, (consulté le )
  25. (en) Rothkranz, Lindzy, « Tonya Lewis Lee, Spike's Wife: 5 Fast Facts You Need to Know », Heavy.
  26. (en) « Black Celebrity Kids, babies, and their Parents » [archive du ], sur Blackcelebkids.Com, (consulté le ).
  27. a et b « Ce que vous ne savez pas sur Spike Lee », sur Open Minded (consulté le ).
  28. « Trivia of Oldboy » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database.
  29. (en) Spike Lee's Secret Weapon: The Double Dolly Shot - Ceros Originals
  30. (en) [vidéo] « Spike Lee - The Dolly Shot », sur YouTube (consulté le ).
  31. Voir sur rue89.nouvelobs.com.
  32. a b et c « Les quatre grandes colères de Spike Lee », sur Le Point, (consulté le ).
  33. « Spike Lee : militant haineux et racialiste », sur Valeurs Actuelles, (consulté le ).
  34. « Tarantino et Spike Lee : la querelle se poursuit », sur Allociné, (consulté le ).
  35. « Les films de la Blaxploitation, un véritable choc. Tarantino a “tout dévoré” du cinéma black des années 70 », sur Libération, (consulté le ).
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  37. Django, sur finalcall.com.
  38. « Django Unchained - Jamie Foxx allume Spike Lee, "il est irresponsable" », sur Pure Break, (consulté le ).
  39. « Django Unchained : Quentin Tarantino raciste ? Nouvelle polémique débile des USA ! », sur Pure Break, (consulté le ).
  40. « Le torchon brûle entre Clint Eastwood et Spike Lee », sur Allociné, (consulté le ).
  41. « Spike Lee-Clint Eastwood : la guerre des mots », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  42. (en) « "Access Exclusive: Spike Lee On Clint Eastwood: 'We're Cool'" OMG!/Yahoo! September 6, 2008 » [archive du ].
  43. (en) Allison Romano, « TNN Hopes Mainly Men Will Watch "Spike TV"s » [archive du ], sur broadcastingcable.com, (consulté le ).
  44. (en) « Breaking… – 6/16/2003 – Broadcasting & Cable ».
  45. (en) « Spike sues over channel name », sur BBC News, (consulté le ).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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